Bonnes pratiques de gestion lors de l'utilisation de vaccins pour la prévention de la mammite à coliformes chez les bovins
En général, pourquoi vacciner ?
En médecine humaine et vétérinaire, les vaccins représentent l'une des plus grandes avancées technologiques de la science moderne dans la prévention et le contrôle des maladies infectieuses graves. Les vaccins aident à prévenir la maladie en stimulant le système immunitaire contre l'infection et en diminuant la gravité des signes cliniques lorsque la maladie survient. Ils peuvent également contribuer à diminuer l'excrétion d'agents pathogènes dans l'environnement et à améliorer la réponse au traitement. Leur utilisation est également avantageuse sur le plan économique, car le coût de la vaccination de nombreuses personnes est souvent comparable au coût du traitement d'une seule personne atteinte de la maladie que nous essayons de prévenir. Les vaccins réduisent considérablement l'incidence de la maladie et améliorent l'état de santé général des animaux individuels et de l'ensemble de la population grâce à l'immunité collective.
Mammite à coliformes
La mammite à coliformes, en particulier la mammite à Klebsiella, illustre parfaitement ce principe. Les infections à Klebsiella sont souvent très sévères et parfois mortelles pour certains animaux. Elles nécessitent un traitement médical intensif avec des antimicrobiens, des anti-inflammatoires et des fluides, et ont un très mauvais pronostic même avec une thérapie agressive. Bien que la gestion du troupeau soit un facteur clé dans le contrôle de la mammite à coliformes, des lacunes existent. Même les troupeaux bien gérés peuvent avoir des cas accrus de mammite à coliformes en raison de la présence de facteurs de risque parfois difficile à contrôler Par conséquent, la vaccination contre la mammite à coliformes est un outil très important et utile dans l'arsenal de tout producteur laitier pour aider à améliorer la santé animale et la productivité du troupeau.
Types de vaccins
Il existe plusieurs vaccins disponibles pour le contrôle de la mammite à coliformes. Traditionnellement, nous avons utilisé des vaccins à base d'antigène J-5 pour contrôler efficacement les signes cliniques associés à la mammite à E. coli. Ces vaccins ont été utilisés pour prévenir d'autres causes de mammite à coliformes telles que Klebsiella avec une efficacité variable. Plus récemment, un vaccin utilisant la technologie SRP homologué aux États-Unis spécifiquement pour la mammite à Klebsiella a été approuvé au Canada.
Technologie SRP
Sécurité des vaccins
En Amérique du Nord, l'efficacité et l'innocuité des vaccins sont rigoureusement testés et contrôlées. Bien que rares, des réactions vaccinales peuvent survenir. En effet, les vaccins provoquent une réponse immunitaire qui varie d'un animal à l'autre. De plus, ils contiennent plusieurs ingrédients (comme l'antigène et l'adjuvant) auxquels les animaux peuvent réagir différemment. La réaction la plus courante suivant la vaccination est une diminution de la production de lait, mais d'autres réactions peuvent également survenir de manière transitoire telles que de l'urticaire ou une perte d’appétit. Plus rarement, des événements plus graves peuvent survenir tels que des avortements, des difficultés respiratoires, un décubitus, des convulsions ou même la mort.
Bonnes pratiques de vaccination des animaux à la ferme
- Assurez-vous de toujours suivre les indications figurant sur l'étiquette ou les instructions spécifiques données par le vétérinaire de votre troupeau. À titre d'exemple, l'étiquette Klebsiella™ Vetovax SRP® indique que les génisses devraient recevoir leur première dose 30 jours après le vêlage.
- Conservez le produit entre 2°C et 8°C (35°F et 46°F) et évitez le gel. Ne pas administrer un produit que vous soupçonnez d'être contaminé ou de couleur anormale. Une façon de vérifier est d’agiter le vaccin pour s’assurer qu’il ait une consistance uniforme. En cas de doute, contactez votre vétérinaire ou la compagnie de vaccins.
- Assurez-vous toujours de vacciner des animaux en bonne santé. Évitez de vacciner des animaux qui ont une maladie sous-jacente ou pendant les périodes de stress élevé (par exemple, lors de stress thermique).
- Changez les aiguilles entre les animaux et utilisez toujours des seringues ou des pistolets doseurs propres.
- Évitez d'administrer plusieurs médicaments ou vaccins en même temps. Lorsque plusieurs produits doivent être administrés au même moment, consultez votre vétérinaire pour vérifier leur compatibilité.
- Surveiller les animaux pendant au moins 2 heures après la vaccination. Les réactions vaccinales se produisent généralement peu de temps après l'administration. Une des causes fréquentes de mortalité suite à la vaccination, est le délai trop grand avant d’appliquer un traitement lors d’une réaction adverse. Si une réaction anormale est observée, informez immédiatement votre vétérinaire et administrez le traitement recommandé dès que possible.
Traiter les réactions vaccinales
Un traitement rapide et approprié est le meilleur moyen d'éviter les décès. Les producteurs peuvent administrer des traitements appropriés selon les indications figurant sur l'étiquette ou les directives vétérinaires.
- Le traitement approprié de réactions vaccinales implique généralement l'utilisation d'anti-inflammatoires, d'épinéphrine et/ou d'antihistaminiques. Les producteurs devraient discuter avec leur vétérinaire du traitement à appliquer face à ce type de situation et s'assurer qu'ils ont les produits nécessaires à portée de main avant de vacciner leurs animaux. À titre d'exemple, l'indication figurant sur l'étiquette pour le traitement des animaux qui réagissent à Klebsiella™ Vetovax SRP® est « d'administrer de la flunixine méglumine (Flunazine® ou Vetonixin®) et/ou de l'épinéphrine »
- Il est conseillé d’établir avec votre vétérinaire une procédure opératoire normalisée (SOP) de gestion de réaction adverse adaptée à chacun des médicaments pouvant être administré à la ferme.
En cas de réaction
Toute réaction vaccinale, qu'elle soit mortelle ou non, devrait être signalée à votre vétérinaire dès que possible. Votre vétérinaire la rapportera par la suite à compagnie de vaccins.
En cas de décès suite à la vaccination
Signalez la situation à votre vétérinaire dès que possible. La cause de tout décès à la suite d’une vaccination doit être investiguée pour en établir la cause. Celle-ci n’est peut-être pas liée au vaccin. La seule façon d'en être certain est de faire une nécropsie pour écarter d'autres causes. Votre vétérinaire jugera si c’est nécessaire. La plupart des fabricants de vaccins peuvent proposer de prendre en charge les coûts associés aux examens post-mortem afin de maintenir des rapports de pharmacovigilance de haute qualité.